[ESAT DE VANNES] Le restaurant sous le feu des projecteurs !

Source : Ouest France – 10 février 2023

L’ESAT Les Ateliers du Prat, à Vannes, a ouvert ses portes aux journalistes du Ouest France, pour un reportage en immersion dans les cuisines du nouveau restaurant de l’ESAT…

Jean venu une semaine en stage de 3e à l’Esat « Les ateliers du Prat » à Vannes. Ici, on travaille avec le sourire. (Le Télégramme/Anne Paulou)

Ils sont travailleurs handicapés et officient depuis six mois au nouveau restaurant collectif à l’Esat « Les Ateliers du Prat », à Vannes. Les retours sont excellents et font la fierté de l’équipe aux fourneaux.

« En 40 ans de cantine, c’est la meilleure que je connaisse. L’assiette est toujours vide à la fin », assure Claire, attablée ce mardi 7 février au restaurant collectif de l’Esat (Établissements ou services d’aide par le travail) « Les Ateliers du Prat », en compagnie de collègues du site Michelin, de son directeur, Johan Cordonnier, et Claudia Netodea, sa successeure qui découvrait les lieux. Ses premières impressions ? « Le cadre est joli, les gens qui nous accueillent sont très souriants. C’est de la cuisine comme à la maison, je viendrai souvent », assure la néo-Vannetaise. Ce restaurant est fréquenté par les salariés et les travailleurs handicapés de l’Esat ainsi que par les salariés de Michelin grâce une convention de partenariat signée ce jeudi 9 février.

Maddy travaillait au self de l’établissement avant l’ouverture du restaurant collectif. « On prépare les menus, j’aime ça et on a du bon matériel », apprécie la jeune femme qui se dit contente de se lever le matin pour aller travailler. (Le Télégramme/Anne Paulou)

Entre stress et fierté

Tous les retours sont excellents depuis l’ouverture, le 22 août dernier, de ce restaurant collectif qui remplace le self et les plats en barquette. Désormais, tout est confectionné sur place avec des produits frais dont 20 % en bio. Comme tous ses collègues qui composent l’équipe, Aurélie est très fière de contribuer à cette réussite.

Le stress, l’appréhension des premiers jours, l’impatience aussi, ont disparu. Chacun a pris ses repères et son rythme. « Au début, c’était un peu dur, j’étais un peu fatiguée », reconnaissent Christine et Adélie. « On est tous fiers que notre travail soit apprécié, ça fait plaisir d’avoir cette reconnaissance ». Devant sa marmite, Maddy arbore un large sourire, manifestement heureuse d’être là. « Tout me plaît ! Au début, je ne connaissais pas le matériel et ça me stressait un peu. Maintenant, ça va et j’ai progressé ». Comme dans toutes les cuisines, il y a des coups de chaud mais l’ambiance est très bonne et tout le monde est prêt à donner un coup de main aux collègues si besoin.

11 h 30 : c’est l’heure de la pause déjeuner pour l’équipe. Le chef gérant, David Le Palud, sert chacun. Dans une demi-heure, ce sont eux qui prendront la place pour le service à l’assiette. À 16 h 30, après le nettoyage, il sera l’heure de rentrer pour tous. (Le Télégramme/Anne Paulou)

Volontaires et épanouis

Formés et managés par le chef gérant David Le Palud, et la monitrice cuisine de l’Esat, Estelle L’Affeach, les sept travailleurs aux fourneaux ne connaissent pas la routine entre le lavage, le taillage, les préparations froides et chaudes, les desserts, la mise en place du self, le service et, pour finir, le nettoyage. « On a eu trois mois pour les former, préparer les menus, les fiches techniques, le déroulé des recettes. Ils sont tous très volontaires et autonomes aujourd’hui pour la plupart », souligne le chef, ravi de la belle progression de tous et de leur épanouissement. « Ils ont la banane », confirme Estelle L’Affeach, l’œil toujours attentif et bienveillant.

Adélie et Christine ont fini le taillage du persil, mis en barquette sous film transparent, avant d’être mélangé plus tard avec les sauces ou les salades. (Le Télégramme/Anne Paulou)

Pas de gaspillage

Chaque midi, c’est plus d’une centaine de repas qui sont servis. « On est monté à 150 une fois », observe David Le Palud qui reçoit en amont le nombre de repas à préparer. « Cela nous permet d’éviter le gaspillage », se félicite le chef, enchanté que l’équipe ait été gratifiée de la mention « très satisfaisant » lors du contrôle d’hygiène. « Chacun a son nom et sa photo sur la tablette de l’E-pack hygiène et ils doivent entrer la température des frigos matin et soir. Même chose pour le poste de nettoyage, la réception des marchandises », précise la monitrice. Cette même mention, Yannick la donnerait volontiers pour l’ensemble des prestations. « Je découvre depuis seulement quelques jours. Tout est très bien, l’accueil, le choix, la variété. Avant, j’apportais mon plat, maintenant je viens ici toute la semaine », apprécie le salarié de chez Michelin.